samedi 28 novembre 2009

Corruption et désintérêt : les deux ingrédients nous menant au despotisme doux...

Je fais lire des extraits de "De la démocratie en Amérique" de Alexis de Tocqueville (publié environ en 1840) à mes étudiants et je me dis qu'il avait bien raison de s'inquiéter du repli et de l'indifférence que la société démocratique peut favoriser...

Lisez les journaux ces temps-ci et vous verrez que notre démocratie est à la dérive. Le cynisme et le désengagement croîssent sans cesse : les politiciens sont moins respectés que les vendeurs de voitures usagées et le taux de participation aux élections chute sans arrêt. Et comme la confiance s'estompe, et que les médias entretiennent ce cynisme (voir le film "À hauteur d'homme" de J-C Labrecque), nous nous retrouvons avec une autorité de plus en plus éloignée des citoyens sur le plan de la légitimité (ex: Gérald Tremblay a eu 37% d'appuis, mais avec un taux de participation de 38%, on comprend que son appui populaire réel est famélique...). Cette distance qui se creuse entre les élus et le peuple se vérifie aussi sur le plan de l'effet-miroir que devraient avoir nos représentants politiques... On serait supposé se reconnaître en eux (ils nous représentent) alors que nous les méprisons de plus en plus...

Je ne suis pas de ceux qui croient que nos politiciens sont "tous pourris" ou "tous pareils". Je crois plutôt que si nous sommes pris avec Stephen Harper, Jean Charest et Gérald Tremblay, c'est que nous sommes devenus passifs et satisfaits. "Ventre plein n'a pas de rage" chantait Félix Leclerc.

Mais ça ne prend pas grand'chose pour relancer l'espoir... Barack Obama est tout de même là pour nous rappeler que la politique peut être inspirante et qu'avec une réelle mobilisation citoyenne, on peut changer l'ordre établi. On verra si Obama réussit à combler un tant soit peu les attentes démesurées qu'il a suscité, mais il incarne déjà une rupture radicale avec l'ère Bush et même avec le type de politiciens professionnels avec lesquels nous sommes pris...

Écoutez les discours d'Obama, ceux tenus lors des primaires démocrates de 2008, comme ceux qu'il tient depuis qu'il est Président et vous verrez comment on peut faire appel à l'intelligence des citoyens, avoir un langage soutenu et proposer un discours qui évite les formules toutes faites du type : "en période de tempête économique, il faut avoir les deux mains sur le volant". C'est entre autres pour ça que notre Jean Charest national (3e mandat !) est si déprimant : il nous prend pour des caves et on aime ça !

Le voisin.

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