vendredi 29 janvier 2010

Le jugement des juges.

Simonne Monet-Chartrand disait que ce ne sont pas tous les juges qui ont du jugement ! Les événements récents au Canada et aux USA lui donnent à nouveau raison.
La Cour Suprême du Canada vient tout juste de renoncer à obliger le gouvernement du Canada à rapatrier Omar Khadr, un citoyen canadien capturé en Afghanistan et accusé d'avoir tué un soldat américain alors qu'il était MINEUR... Le pays est signataire de Conventions contre les enfants-soldats, mais il renonce à traiter ses propres citoyens humainement... Une autre tache sur l'image du Canada comme pays respectueux des droits de l'homme.
De son côté, la Cour Suprême des USA vient de rendre un arrêt permettant aux Lobbys et groupes d'intérêts de financer, sans plafonds, des campagnes électorales ou publicitaires pour ou contre des candidats ou des enjeux nationaux. Même les groupes étrangers peuvent le faire. Barack Obama a commenté cette décision négativement dans son discours sur l'état de l'Union et promis une réaction pour corriger «cette menace à la démocratie américaine».
Nous reviendrons un jour sur cette question du jugement des juges (on abordera alors l'autre «jugement» qui a invalidé la loi 104 permettant ainsi aux riches qui veulent que leurs enfants étudient en anglais au Québec de s'acheter des droits...) Ces honorables quelquefois ridicules plus par leurs décisions que par leurs costumes de Père Noel...

Une bonne nouvelle culturelle.

Un nouveau site internet est né, il regroupe plusieurs télés publiques francophones (SRC, TQ, ARTV, TV5, la télé franco-belge et la franco-suisse...) et rend disponible un contenu varié d'émissions gratuitement en ligne... Il s'agit de Tou.Tv.  Si jamais vous n'avez pas vu la série Aveux de Serge Boucher, elle est disponible en ligne sur ce site... C'est à voir (!) ne serait-ce que pour constater l'extraordinaire talent de Guy Nadon en père de famille fragile et tourmenté.
P.S. espérons que l'initiative Tou.Tv relancera et prolongera aussi la «vie utile» des courts métrages... Voir celui-ci avec Sophie Cadieux, tendre et amusant.

mercredi 27 janvier 2010

Tarifer pour sortir le Québec de l'impasse budgétaire.

Les consultations pré-budgétaires du ministre des finances du Québec se poursuivent et le 2e rapport du Comité d'experts-conseils (entièrement composé d'économistes...) sera déposé aujourd'hui.

Je vous ai parlé ici de la nécessité pour le Québec de modifier sa structure fiscale et tarifaire pour nous sortir de l'impasse budgétaire actuelle tout en luttant intelligemment contre les changements climatiques : nos déficits sont structurels et non conjoncturels et notre dette accumulée est inquiétante dans le contexte du vieillissement de notre population...

Le prolifique Jean-François Lisée proposait récemment plusieurs mesures qui recoupent celles que je proposais moi-même, mais il le fait avec plus de profondeur et de retentissement. Pour ceux que ça intéresse, voir ici.

Le Grand Soir d'Obama.

C'est le 1er discours sur l'état de l'Union du Président Obama ce soir. Ce discours est une tradition annuelle aux USA dans laquelle le Président s'adresse aux élus (des deux chambres) du Congrès pour annoncer ses priorités et convaincre l'opinion publique de la justesse et de la nécessité de celles-ci.

C'est une occasion pour le Président de reprendre l'initiative (perdue avec l'élection récente d'un sénateur Républicain au Massachussets) du débat politique. Il devra :
  • Reconnaître ses erreurs (ex: réforme de la santé trop complexe et mal expliquée)
  • S'adresser aux électeurs indépendants (ce sont eux qui détiennent la clé de sa future réélection...)
  • Expliquer clairement et de façon moins didactique (Obama est un prof exceptionnel, mais l'Américain moyen préfère des exposés plus simples et imagés, comme Ronald Reagan les faisaient !) sa réforme de la santé et son plan de relance économique, tous deux mal compris et déformés par les médias conservateurs...
On s'en r'parle !

mardi 26 janvier 2010

Chronique marocaine - Le Roi Mohammed VI

photo : J-Félix Chénier - Tradition et modernité au Maroc
Pratiquement tout le monde au Maroc parle de la «transition démocratique» que vit le pays, particulièrement depuis l'arrivée au pouvoir de Mohammed VI, l'actuel Roi du Maroc, en 1999. Par ce terme, on cherche à illustrer l'extraordinaire libéralisation qui s'opère depuis la fin du règne de Hassan II (le père de M VI).
Cette «transition démocratique» se vérifie entre autres par :
  • une plus grande liberté de presse et d'expression : plusieurs journaux associés aux nombreux partis politiques perdurent, plusieurs médias dits «indépendants» existent, bref, il y a une grande diversité de médias en circulation, tant en français qu'en arabe et même en amazigh - langue berbère - depuis peu; 
  • une reconnaissance nouvelle de droits pour les femmes : le nouveau code de la famille adopté en 2004 se veut plus progressiste et rompt avec une tradition inégalitaire encore fortement ancrée dans les mentalités. Ce code reconnaît l'égalité dans le mariage, permet le divorce pour la femme, autorise l'octroit de la citoyenneté marocaine aux enfants nés de pères étrangers et de mères marocaines, toutes sortes de mesures auparavant réservées aux hommes...
Il faut dire que cette transition s'est amorcée dans la décennie 1990 sous Hassan II. Celui-ci a décidé de préparer sa succession en mettant fin aux «années de plomb» (c-à-d une dictature répressive et violente), en libérant des centaines de prisonniers politiques, en déclenchant une vaste Commission d'équité et de réconciliation pour élucider les nombreuses disparitions et reconnaître les innombrables exactions commises contre les dissidents du régime sous son propre règne... Mohammed VI n'a fait que confirmer et élargir cette ère de réformes avec une habilité étonnante. Il a entre autres mis en place plusieurs mesures pour reconnaître et valoriser la culture et la langue amazigh (berbère) : un Institut royal, des médias, l'enseignement de la lange dans les écoles...

Mais parallèlement à cette ouverture et à ces côtés disons «modernes» de la société marocaine, plusieurs facettes plus traditionnelles persistent, ce qui soulève des contrastes et d'apparentes contradictions :
  • Partout, on voit cohabiter de jeunes femmes modernes (et plutôt sexy) avec des femmes entièrement voilées (on ne voit ni leurs yeux ni leurs mains, gantées de noir !).  De jeunes garçons habillés de jeans côtoient également de jeunes barbus en Djellabah. Tous utilisent à profusion le téléphone cellulaire...
  • Et malgré le nouveau code de la famille, les mariages arrangés existent encore, les femmes sont encore sous-éduquées, sous représentées en politique (on a toutefois instauré des quotas récemment pour augmenter leur représentation) et largement confinées au foyer (on qualifie souvent la femme marocaine de «Reine du logis»)...
  • L'agriculture traditionnelle demeure dominante;
  • L'omniprésence de la religion est significative et les appels à la prière rythment toujours la vie du pays.
Donc, malgré la réelle «transition démocratique» amorcée, plusieurs signes témoignent de la persistance d'une société encore gouvernée par la tradition (le Roi est à la fois le chef politique et religieux). Le pays demeure donc un régime autoritaire fortement centralisé. Quelques exemples pour illustrer ceci :
  • Le Maroc est toujours frappé par 3 interdits
    • i- on ne peut discuter ou débattre sur la scène publique de la personne du Roi, ce qui engendre quelquefois des poursuites judiciaires et des condamnations contre des journaux, des journalistes ou caricaturistes. Ce 1er interdit débouche sans aucun doute sur une forte auto-censure de la part des journalistes puisque la ligne est parfois mince entre ce qui relève de la vie privée du Roi et ce qui concerne ses décisions politiques... En 2009, on a même interdit de publication un sondage - fort positif par ailleurs - sur la gouverne de Mohammed VI sous prétexte qu'on ne peut discuter de la personne du Roi...  La photo du Roi et de son père est littéralement partout, dans tous les commerces, sur les bords des autoroutes, etc. C'est à se demander s'il n'y a pas une contrainte envers ceux qui osent «oublier» d'afficher un tel hommage à la dynastie au pouvoir... En tout cas, le culte de la personnalité du Roi se porte assez bien merci et il continue de bénéficier de son aura de «Commandeur des croyants».
    • ii- On ne peut remettre en question le caractère musulman du pays; 
    • iii- L'unité territoriale du pays ne peut être débattue.
  • Les forces de sécurité sont omniprésentes. Partout sur le territoire, il y a des barrages policiers pour vérifier l'identité des individus et rappeler que l'ordre et la discipline règnent (il est d'ailleurs interdit de photographier les forces de l'ordre).
  • Le Roi procède depuis son entrée en fonction à une récupération extrêmement habile des divers courants d'opposition. Il gouverne par cooptation si on peut dire, en intégrant au sein de son gouvernement ou de son administration des anciens opposants, ce qui lui donne une légitimité incontestable et presqu'incontestée.
On se demande alors si cette belle diversité et cette libéralisation à laquelle nous assistons ne cache pas en même temps un néo-autoritarisme fort intelligent et habile...

Confusion entre politique et religion, culte de la personnalité du leader, ominiprésence policière, interdits et autocensure sont les ingrédients forts connus des régimes tyranniques. Le Maroc de Mohammed VI comprend ces caractéristiques, mais il présente également de nombreux signes d'ouverture démocratique et de libéralisation. Une sorte de régime autoritaire à visage humain....

lundi 25 janvier 2010

Chronique marocaine - les chats.

photo : J-Félix Chénier - Chat dans les échafaudages de Fes.
Le Maroc est un pays de chats. Partout il y a des chats : à la ville, à la campagne, dans les montagnes, partout. C'est comme un retour à l'état de nature pour cet animal domestiqué.

En ville, chaque restaurant a son ou ses chats. Ceux-ci rôdent sous les tables, se frottent à nos jambes, jouent de charmes multiples pour qu'on laisse tomber des parcelles de notre repas. Et les chats marocains ont la couenne dure : si vous leur fouttez un coup de pied, ils reviennent vous défier ou tentent de vous charmer à nouveau. Le chat de campagne court après les poules et se prend pour le gardien du cheptel de moutons ou de chèvres... Le chat de montagne se prend pour un digne descendant des félins disparus ou en voie de l'être : il chasse, se cache et traverse les cols de 3000 mètres sans même miauler.

À voir toute cette faune de félidés partout à travers le pays, on se questionne parfois sur leur fin de vie : où finissent-ils ?
  • Par terre, en pourrissant dans le fond d'un stationnement ? (J'en ai  vu quelques-uns se décomposer ainsi...)
  • Dans le fossé sur les abords du oued (rivière) où les villageois jettent leurs ordures ?
  • En tajine ou en maroquinerie (babouches ou sacs de cuir...) ?   
Quoi qu'il en soit, l'animal est omniprésent, sans être adulé ou chouchouté, il s'est taillé une place de choix dans la vie marocaine.  
photo : Geneviève Guérin  - Chat dans la Casbah de Rabat.
                                                                                                                                                                          

dimanche 24 janvier 2010

Maroc - le journal de «la voisine» (fin).

photo : J-Félix Chénier
Notre voyage se poursuit au pays des mille et une nuits (c'est une image).

Depuis Essaouira, le soleil et la chaleur nous accompagnent. Nous avons pris la route du sud pour aller rejoindre nos familles berbères où nous logerons pour les prochains jours. Une fois de plus, nous vivrons les contrastes marocains. Ici, les femmes travaillent dans une coopérative d'argan. Elles cassent des noix, 8 heures par jour qui serviront à fabriquer l'huile et les produits faits à base de la noix d'arganier. Ici les gens n'ont pas d'âges, les visages portent les traces des difficultés de leurs vies et du soleil ardent. Une terre de caën, où la roche est maître et cultivée à bras d'homme ou à la mule. Les femmes vont chercher l'eau au puits, mais tous regardent religieusement les soap espagnols traduits en arabe (nous avons l'électricité) et textent sur leur cellulaire... pays de contrastes que je disais!

Je cuisine avec ma nouvelle maman le pain sur le feu, prépare la tagine sur le charbon et casse les noix. Nous lavons nos vêtements à la main. Dans notre maison vivent les grands-parents (côté paternel) les 2 fils et leur famille, au total 5 enfants âgés entre 3 et 20 ans. Notre père est chauffeur de taxi à Essaouira, il parle donc un peu le français (ouf!), le grand-père garde les moutons au champs. Notre vie en famille est «choquante» pour les enfants : ici, pas de jouets, nous mangeons ce que l'on nous offre (parfois un grand bol de riz baignant dans le lait sûr), la communication est difficile puisqu'ils parlent la langue berbère... quoique même s'ils parlaient arabe! Mais le ballon de foot est universel entre 2 petits garçons d'âge scolaire et les crayons de couleurs créent la complicité entre les 2 petites filles! De mon côté, je reçois les soins de la femme qui m'accueille chez elle. Elle trouve plaisirs à me maquiller et m'habiller en princesse berbère. Je partage les tâches de la cuisine et ménagère. Monsieur lui ? Il prend les photos qui se transformeront en diaporama tout de suite après et joue au foot avec les garçons. Le soir on nous apprend la danse traditionnelle et les jeux de cailloux. De petits moments magiques qui fait que nous avons quitté notre famille les yeux dans l'eau.

AgadirStation balnéaire construite pour plaire aux touristes qui aiment voyager sans trop se dépayser. McDo, Pizza hut, Zara, sea doo, club Med, vieille française en bikini et SURF!!!

Un polaroid cérébral pris un dimanche après-midi alors que j'étais à la plage avec les enfants et Felix en surf : 4 jeunes filles voilées portant le kaftan :1 rouge éteincelant, un en velour noir brodé de perles, un turquoise et un sable, courant pieds nus vers la plage le sourire aux lèvres. C'est le souvenir que j'en garderai.

Le trek dans le haut Atlas
3 jours de marche dans les montagnes. Les mules transportaient enfants et bagages de villages en villages. Villages construits à flancs de montagnes, dans des endroits pas croyables. Les cultures en terrasses, les maisons en blocs de ciments, les sommets arides et quelques fois enneigés. Les camions grimpants les routes de fortunes, les mules, les bergers et leurs troupeaux. Le Maroc est habité, c'est surprenant.
Vous pensez peut-être que j'allais vous laisser sans vous parler des ânes! Et bien nous continuons, fidèle à nous mêmes, d'accumuler les histoires d'ânes ou cette fois de mules: à cause d'une corde mal attachée, la mule que chevauchait Raf et Flavie a été effrayée et s'est mise à ruer. Mes enfants sont donc prêts pour les rodéos de St-Tite ! Yahou! (Raf est tombé, s'en est sorti avec de petites égratignures et une grosse peur - Flavie est restée accrochée). Le sourire est revenu, l'expérience est restée somme toute fort positive.
photo : J-Félix Chénier 
Marrakech
La ville, le chaos, les rues étroites, les vendeurs de cossins, les charmeurs de serpents, les dompteurs de singes, les stands de grillades, les étalages de noix, d'épices et de fruits, les montagnes au loin, les maisons roses, les riad aux jardins florissants, l'appel à la prière, le hamam traditionnel, les tapis; les artisans du bois - du fer forgé, les mobilettes qui roulent partout, la pollution, le thé à la menthe, «madame tu veux quoi, quelle couleur aimes-tu, j'en ai pour toi-pas cher».

Nous rentrons demain sur Montréal, dans la neige, près de vous. Triste de quitter ce beau pays qui a encore tant à nous offrir, mais heureux aussi de vous retrouver.

Bisous X
Geneviève

Maroc - le journal de «la voisine» (2)

photo : J-Félix Chénier
Salama lekoum! Le Maroc, pays riche, accueillant et rempli de contrastes. La dernière fois, je vous ai laissé à Rabat, capitale du Maroc. Ville tranquille, droite, propre, mais nous avons parcouru du chemin depuis ce temps et rempli notre sac de souvenirs et d'expériences que nous n'oublierons jamais... Voici un aperçu!

Moulay Yacoub - Prince Yacoub (en francais)
Petit village près de Fes, apprecié pour sa source d'eau sulfureuse (pas trop pour l'odeur). C'est à cet endroit que nous avons expérimenté le hamam, les filles avec les filles, les gars avec les gars! Je pars avec mon sceau, mon savon noir, mon scrub. Je descends un grand escalier qui mène à une petite piscine ronde, entourée de colonnes, un voile de vapeur brouille ma vue. Nous voici, Flavie et moi, tout droit dans un livre de Rome antique. Nous rangeons nos effets dans un coin et, en bobettes, nous plongeons dans l'expérience... Les femmes enfin dévoilées, libres d'être ce qu'elles sont, chantent, crient, se frottent, se lavent, se rasent. Les grands-mères, les jeunes filles, toutes s'entraident. Ça plonge, ça éclaboussent, le bruit, les cris. Le monde des femmes comme on ne peut l'imaginer quand on se promene dans la rue. Flavie est toujours prise, bécottée. On me lave le dos (plutôt on m'arrache la peau du dos) en échange d'un peu de savon. L'eau chaude fait du bien, car la température est plutôt froide et humid et cette pluie qui ne finit plus de tomber. À la sortie du bain, nous sommes sur la place publique où les vendeurs d'ecargots, kebabs et autres cossins attendent, vendent, échangent. Un petit thè bien chaud et sucré couvrira la journée et me conduira dans ma chambre aux murs colorés.
photo : J-Félix Chénier

FesLa ville du labyrinthe infini. La promenade dans la carte postale. Ici ce sont les odeurs qui m'ont le plus marquée. La visite de la tannerie, les bassins de teintures multicolors, les tapis, bijous, tissus, les montagnes d'épices. Les rues sont étroites et on ne voit jamais le ciel à l'intérieur de la medina. Nous y avons passé que quelques heures, dommage.  

Essaouira
Ancienne ville hippie. Jimi Hendrix a même eu sa maison ici, parait-il ! Enfin le soleil, la mer. Le bonheur de voir les enfants courrir vers l'océan et s'y jeter tout habillés. Ici se côtoient les touristes, les surfeurs, les marocaines voilées et non voilées. Une Medina à échelle humaine, des commerçants t'accueillant joint de hash au bec. Ici, montagnes d'épices, pigments multicolors. La plage se transforme le soir en terrains de foot. Ville de vacances, de plaisir et de détente. Nous habitons un appartement aux plafonds sculptés, aux divans colorés, aux céramiques incroyables. Le luxe avant la rusticité de la campagne berbère...détails à venir dans le prochain courriel... inch Allah comme ils disent ici!

La famille Chénier qui vous aime tous.
Geneviève xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx

Maroc - le journal de «la voisine» (1)

photo : Geneviève Guérin 
(De retour du Maroc, voici les courriels envoyés par ma blonde à ses amis. Comme j'adore son style, je vous les partage. Le voisin.)
Bonjour à tous, voici mon 1er message, soyez indulgents, j'ai un clavier marocain et il est tard.

Commençons par le début, un vol pénible et turbulent, longue nuit sans sommeil. Mais le Maroc nous a charmé dès notre arrivée. Un soleil chaud nous accueillait avec Ali, celui qui sera notre guide pour le sejour. Une heure de route nous séparait de notre lieu d'accueil, une petite ferme à la campagne. Déjà je me gave de nouvelles images, j'enregistre dans ma tête, je compare, j'essaie de demeurer éveillée aussi. Nous roulons sur une autoroute, voitures modernes, mais j'observe des maisons cassées comme dit Raph. Des hommes à cheval sur l'accotement, des bergers garder les moutons, des joueurs de soccer dans un vaste stationnement vide. Le moderne côtoie l'ancien, le traditionnel comme si rien n'était. Le côté positif de voyager en groupe organisé (22 étudiants) - qui n'est habituellement pas mon habitude, est d'être accueilli par des gens que je n' aurais pu rencontrer autrement. Et aussi de profiter des «grandes soeurs-grands frères» qui s'occupent des petits le soir et pendant les repas. D'ailleurs, nous mangeons comme des Rois, une cuisine maison riche en arômes, tantôt sucrée, des fois parfumée, des tajines, des plats de viandes grillées, des clémentines jamais trop sûres, on se régale, tous dans le même plat- je crois que nous avons enfin trouvé une façon d'intéresser Flavie à la nourriture.
                                                                                      photo : Geneviève Guérin
Une première semaine de rêve pour les touristes que nous sommes... Je parle ici des enfants et moi, car Félix passe ses journées en conférence- je ne le vois pas beaucoup, mais quand même tous les jours, ne vous en faites pas. Rabat, qui est la capitale, est une ville plutôt tranquille, pas de harcèlement comme je my attendais. Comme Félix passe ses journées en conférence, les enfants et moi déambulons dans la medina, casbah et autres attractions de la ville sans trop de problème... souvent sous la pluie entrecoupée de beaux passages ensoleillés...et je ne me suis pas encore procuré la carte de la ville. Je ne me suis jamais sentie menacée. Je me suis très certainement faite avoir dans le prix de quelques taxis, mais hey, des fois la paix vaut son pesant d'or. Les enfants sont de bons voyageurs, car maman pousse parfois le grand au depassement de soi... vous demanderez à Raphael comment il aime les promenades en medina, je vous jure qu'en sortant de ces labyrinthes, il a l'oeil aiguisé pour trouver LE taxi libre. Il vous dira sûrement qu'une medina est un endroit d'où on ne sort jamais! Flavie quant à elle a déjà reçu un millier de bisous et de propositions d'adoption, avec ses petits mots arabes, elle charme.

Voilà pour le bilan de la première semaine, samedi nous quittons pour Moulay Yacoub, ville reconnue pour ses thermes...vivement mon premier hamam, ensuite nous irons vers Fes, paradis des rues dont nous ne sortons jamais!

Je vous embrasse tous. Beslama!
Geneviève xxx

dimanche 17 janvier 2010

Le Maroc (avec un clavier arabe)

Je suis au Maroc avec ma famille et 22 etudiants depuis le 2 janvier et c est vraiment un pays fabuleux, rempli de contrastes : tout le monde a un cellulaire et la tele satellite, mais plusieurs maisons n ont pas l eau courante et les chiottes et les douches sont disons dans leur plus simple apparat... Le pays est en pleine transition democratique, mais le pouvoir du Roi semble de plus en plus inconteste et incontestable (j y reviendrai).

Reste que les gens sont genereux (presque trop des fois...), que le pays est magnifique, que la bouffe est excellente et que mes enfants sont de formidables voyageurs.

D autres reflexions et photos suivront, sans doute a notre retour. D ici la, profitez de l hiver; il faisait 30 degres aujourd hui a Agadir et j ai surfe de grosses vagues de malades (disons que la mer m a rappele que la modestie est une vertu qu il ne faut pas oublier)...

Nous partons pour Marrakech demain et ensuite pour le haut Atlas en randonnee avec des anes pour porter les bagages et les enfants...

Bisous avec une haleine de tajine XXX

Le voisin.

vendredi 1 janvier 2010

Le voisin dans les clémentines.

Le voisin est au Maroc. Des nouvelles viendront lorsque le temps et les lieux le permettront.

Profitez-en pour lire les archives, il y a du stock en masse, qui devrait logiquement garder sa pertinence, car si vous lisez mon 1er message, je cherche à me sortir du discours ordinaire, celui qui n'est que circonstanciel et inutile... Je ne prétends pas toujours y arriver, mais au moins, il y a un effort. Comme prof, laissez-moi vous dire que l'effort et la recherche de profondeur dans le propos sont des denrées rares, donc précieuses.

Bon début 2010 !
P.S. On peut surfer au Maroc...