mercredi 26 mai 2010

Obama englué dans le pétrole ?

Plusieurs critiques s'élèvent contre la gestion obamienne de la crise dans le Golfe du Mexique. James Carville, ex-conseiller de Bill Clinton a qualifié la réaction d'Obama de «nonchalante» puis en a rajouté, critiquant le Président d'être absent des lieux et de ne pas chercher à profiter de la crise politiquement en discréditant la dérèglementation de l'ère Bush qui aurait favorisé une telle catastrophe...

De son côté, le chroniqueur du NY Times, Thomas Friedman, affirme que la fuite de brut dans le Golfe du Mexique est «un 11 septembre écologique» pour Obama. Il critique le fait qu'Obama ne profite pas de la crise en cours pour agir et lancer une véritable politique de diminution de «notre dépendance au pétrole»...

Extraits : «Face à cette marée noire historique, une décision politique ambitieuse – en l’occurrence, un projet de loi pour nous aider à nous débarrasser de notre addiction au pétrole – ne pourrait avoir que des conséquences positives. Beaucoup de conservateurs appuieraient une taxe sur les émissions de CO2 ou sur l’essence si elle était contrebalancée par une baisse des charges sociales ou des impôts pesant sur les entreprises qui permettraient de créer de nouveaux emplois tout en luttant contre la pollution.

Pourquoi Obama reste-t-il sur la défensive ? Combien de pétrole se déversera dans le golfe du Mexique, combien d’espèces protégées seront décimées, combien de mosquées islamistes seront construites avec l’argent que nous coûte le pétrole pour former de nouveaux apprentis terroristes, comme celui de Times Square, avant que le président ait le courage d’affirmer qu’il va mettre fin à notre addiction au pétrole ? Barack Obama a pourtant réuni autour de lui une formidable équipe, qui pourrait l’aider à défendre un projet ambitieux. Citons son conseiller scientifique John Holdren, sa conseillère énergétique Carol Browner, ou encore son ministre de l’Energie Steven Chu, lauréat du prix Nobel. Mais tous ont été sous-utilisés par la Maison-Blanche».

Obama est déjà un président actif :
  • il a réussi à faire adopter une réforme historique en santé;
  • sa réforme de Wall street est en cours d'adoption;
  • il se lance dans une réforme de l'immigration à quelques mois de la campagne électorale de mi-mandat dans lesquelles 37 Sénateurs et 435 Représentants tombent en élection (donc le contrôle du Congrès - pouvoir législatif - pourrait passer aux mains des Républicains). En plus, le tiers des Gouverneurs des États tombe aussi en élection, et ceux-ci ont une forte incidence sur le processus électoral puisque les élections fédérales sont administrées par les États dans ce pays... Rappelez-vous les bulletins de vote douteux de la Floride ou de l'Ohio en 2000...
Ces trois enjeux sont courageusement menés par le Président puisqu'ils sont polarisés dans le débat public.

Mais Obama doit en faire encore plus aujourd'hui. Il devra être hyperactif et ouvrir un autre front, puisque la conjoncture (Machiavel dirait la fortuna) l'appelle à agir dans le domaine de la politique énergétique ! Ce virage est nécessaire, il est vital pour la survie de l'humanité. Et la crise de confiance envers l'industrie pétrolière qui sévit présentement représente une occasion pour amorcer ce virage.

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